Village & patrimoine

LISLE église saint jacques

Ancien doyenné de Fréteval – archidiaconé de Vendôme

A l’initiative de Berthe de Lisle, épouse de Renaud de la Tour, seigneur de Lisle, mort en 1140, fut construite l’église à l’emplacement du Prieuré St Jacques, détruit ou partiellement utilisé dans la construction de l’église.

A l’origine de taille moyenne, l’église constituait un plan rectangulaire de 12 mètres de long sur 6,75 mètres de large, altéré et modifié au cours du temps le monument a connu plusieurs phases de construction qui ont successivement façonné son architecture.

L’édifice roman a été agrandi à l’ouest au XVéme d’une travée comme en témoigne les pierres encore en place de l’ancienne  chaîne d’angles et l’entrait de charpente muni d’un engoulant (première ferme de la charpente).

Modifié en 1860/1865 par la construction d’un clocher porche à la place de l’ancien chevet puis de la sacristie en remplacement de celle qui était située trop proche de la route. De nouveau en 1866 la construction d’un sanctuaire sera ajoutée au prolongement de la nef de l’église. L’orientation de l’église s’en trouva changée par ces travaux et l’église a la particularité d’avoir le chœur à l’ouest. L’église a pour patron St Jacques et demeure encore de nos jours, une étape important sur la route de St Jacques  de  Compostelle  (via  Turonensis). Sur  sa  face  sud, plusieurs fenêtres, primitives ou remaniées à l’époque gothique et un  beau  portail roman comportant deux voussures en plein cintre, que  bordent une  ligne  de  chevrons  et  une  ligne  de dents de scie  et  que  contournaient  un  cordon  de  fleurettes dont  il  ne  subsiste  que  les  extrémités. La  double  ligne  de chevrons  et  de dents  de  scie  se  retrouve sur les   piédroits, qui   ont   perdu   leurs   colonnettes,   mais   conservent  leurs chapiteaux, ornés   l’un  de  deux  dragons  buvant   dans  un vase  et  l’autre  de  deux  oiseaux  affrontés.

A gauche du portail sur un  contrefort  subsiste  les  traces  d’un cadran   solaire.  Elle  possède,  à  6m  de  hauteur,  une  voute lambrissée. La couverture du chœur et de la tour clocher est en ardoise et celle de la nef en tuiles de pays.

A l’intérieur, une statue en bois sculpté de St Jacques du XVI ème  et  une  du  XVIII ème  de   Saint – Vincent.

Un bénitier en pierre  sculptée  XVIIIème,  un  tableau  du  Christ en croix avec la Vierge, Saint-Jean et Sainte Marie-Madeleine du XVIIème,  une  cloche en  bronze  de  1655  qui  a  pour  nom St Jacques, quatre statues des évangélistes  en  terre  cuite  peinte du XIXème, un font baptismal en fonte du XIXème, une chaire à prêcher en  bois peint  du  XVIIIème , les vitraux  latéraux  furent offerts  par  les  paroissiens  et  par les familles Legué,  Binet, et de   Sachy   pour   restaurer   les  vitraux  endommagés  par  les bombardements   d’ août   1944. La   réalisation   du   vitrail   du chœur fut confiée à Mr J. Pelletier  de  Paris en 1946.  Ce  vitrail a  été   restauré  en 2017 par l’atelier  vitrail  de  Résurgence  en Vendômois. Stéphane  Sallier, tailleur de  pierres,  a  quant à  lui restauré le cadre en pierre de baie.  En   2018,  la  commune  a engagé des travaux d’assainissement du côté nord au pied du coteau.

Le vendredi 25 janvier 2019, lors de la cérémonie des vœux, la municipalité s’est engagée dans la restauration de l’église Saint Jacques de Lisle, en partenariat avec la Fondation du Patrimoine en signant une convention lançant la campagne de mécénat populaire.

  

Le montant des travaux a été estimé à 102 500 € : réfection de la toiture (nef, sacristie), de  la voute lambrissée et de l’électricité. La municipalité a demandé le soutien du Conseil Départemental et de nombreux mécènes. Elle a souhaité également mobiliser la population et faire appel au mécénat populaire. La somme récoltée devant être d’un montant minimum de 6 747 € pour obtenir ensuite une aide financière de la Fondation.

nos manifestations :

La brocante du 14 avril 2019 organisée par le comité des fêtes

Un appel aux dons a été lancé en début d’année 2019 afin d’achalander  un stand tenu par le club des loisirs de Lisle et la municipalité le dimanche 14 avril 2019. Belle réussite: les donateurs ont répondu en masse créant ainsi un très bel étalage,  la recette de la journée sest élevée à 698,16 .

Le comité des fêtes de Lisle, que nous remercions chaleureusement, a reversé à la Fondation du Patrimoine un don correspondant à la moitié du bénéfice de cette manifestation soit 450,00 €.

le concert du 24 mai 2019

Suite à notre appel aux dons pour la brocante paru dans le Petit Vendômois, et étant donné la cause soutenue, Monsieur Pierre LUBINEAU s’est spontanément présenté à nous pour nous proposer gracieusement l’organisation d’un concert en hommage à Charles AZNAVOUR. Une soirée mémorable dans le cœur de tous, couronnée d’une recette  inattendue d’un montant de 764,95 €. Tous nos remerciements à Pierre LUBINEAU et son épouse dévouée.

la bourse aux livres des 16 et 17  novembre 2019

L’immense générosité de chacun nous a permis de rassembler plus de  10 000 livres de toutes catégories (romans, polars, histoire, classiques …)proposés à la vente. Les chineurs sont venus nombreux et ont trouvé leur bonheur. Une nouvelle réussite puisque la recette  s’est élevée à 1 747 €

Nos donateurs seront ravis d’apprendre que tous les invendus de cette bourse ont été envoyés au Sénégal par l’association Horizons Sahel. Chaque livre disposera d’une nouvelle vie …

Quelques photos de la réfection de la toiture de l’église et de la sacristie

Inauguration de l’église lors de la fête de la Saint Jacques en 2021:

Après   quelques   années    de travaux, notre  Maire Marylène GOUET  a   pu inaugurer   ce   24  juillet   la  restauration  de  notre  église  Saint Jacques  en présence  de  Pierre  Cabarat,  curé  de   Vendôme, Pascal   Brindeau,  Député du   Loir- et- Cher, Jean-Marie  Janssens,  Sénateur,  Philippe Gouet, Président du Conseil Départemental, Alain Bourgeois, Président de la CPHV, des maires et adjoints des communes voisines et des jeunes filles Scouts.

Marylène  a   également  inauguré  le  vitrail  à  l’effigie  de  Saint  Jacques  de Compostelle sans  oublier celui de Saint Vincent exposé à l’occasion et  qui  a été installé en septembre dernier. Tous nos remerciements au donateur de ces vitraux, Monsieur Aymeric Marraud des Grottes et à  l’Atelier du vitrail de Résurgence en Vendômois pour ces  belles réalisations.

Tous   ces   travaux   n’auraient   pu   être   entrepris   sans   le   soutien   de  la  Fondation  du Patrimoine,   représentée   par   Olivier    de  Vallois  et  Alain  Peral,  par   la  Fondation de  la Sauvegarde  de  l’Art  Français, et  par  le  Conseil  Départemental  du Loir  et Cher, que nous remercions.

Après  un  cocktail offert par notre Maire,    les    personnes    présentes   pouvaient visiter   l’église    ou    s’égailler    sur  les chemins  pour    une   marche   ludique. A 19h une messe de la Saint Jacques    célébrée  par  le  Père  Cabarat, était proposée dans l’église. Suivie à 20 h d’une restauration ambulante accompagnée d’une buvette tenue par nos amis du comité des fêtes dans la cour de la mairie. Le clou   de la journée a  été  certainement  le son  et  lumière   donné  dans   l’église  par  Aldric  Moreau et Jean-Luc Anger  à  partir de 22h, en 11 tableaux de l’ « Entrée des  Pèlerins » au  « Réveil des Pierres », spectacle magnifique plébiscité par les nombreux spectateurs présents.

La fin d’une belle journée inoubliable, pour tous ceux qui l’ont préparée depuis   de   longs  mois et   pour   tous   les  visiteurs  qui  sont  venus nombreux y participer.

La restauration de l’église commencée sous l’ancien mandat est donc terminée, donnant lieu à l’installation d’une superbe voûte lambrissée en châtaignier chaulée, éclairée de bâtons à leds. Le portail roman (1163.77€ HT 2 spots lumineux) et le clocher porche sont aussi mis en lumière la nuit tombée. Le montant total des travaux s’élève à 66 236.78€ HT subventionné à 90% par le Conseil Départemental du Loir-et-Cher au titre de la Dotation de Solidarité Rurale (DSR), par la Sauvegarde de l’Art Français et la Fondation du Patrimoine.

Le succès de la souscription nous a permis de restaurer à l’identique les estrades des trois autels très usagés ainsi que la tapisserie des portes battantes de l’entrée. Prochainement la réfection nécessaire de la toiture du chœur de l’église subventionnée par la Fondation du Patrimoine sera engagée.

En effet les ardoises, les crochets et les gouttières datant de plus de 70 ans sont très usagés, cette restauration préservera ainsi la voute lambrissée du chœur d’infiltrations d’eau qui lui seraient fatales.

Une fois ces travaux terminés, l’ensemble de nos bâtiments communaux seront à l’abri pour de nombreuses années, nous laissant mener à bien d’autres projets.

Les statues de St Jacques et de St Vincent ont été restaurées  pour  un  coût  de  9405€  HT  subventionné à 80% par le Conseil Départemental du Loir-et-Cher au titre de la DSR.

Notre statue St Jacques du XVIème siècle en bois peint polychrome a retrouvé ses magnifiques couleurs d’origine et la statue St Vincent du XVIIIème siècle traitée elle aussi (traitement xylophage) n’a bénéficié que d’un sérieux nettoyage.

Maintenant, cadenassées au mur, elles trônent fièrement à l’entrée.

Toujours à l’entrée au-dessus de la porte, un petit vitrail était muré,il a été restauré par l’Atelier Résurgence pour la somme de 600€ TTC. Il apportera la lumière manquante à cet endroit.

Concernant  les  vitraux, M Aymeric Marraud  des  Grottes, domicilié   à  l’ancien presbytère, nous a fait  l’honneur  de nous  offrir  le  vitrail de St Vincent  qui  est à  gauche  dans l’autel, il était exposé lors de la St Jacques en juillet dernier. D’autres projets de vitraux sont également en cours …Nous le remercions vivement.


Le 22 janvier marque la St Vincent, le patron des vignerons, quand la végétation est au repos et qu’il faut tailler la vigne. A Lisle, nous ne trouvons pas de traces aux archives de cette tradition, et pourtant !…

Dans le passé, la vigne était très présente au village, notamment sur le coteau des Hauts de Lisle, d’est en ouest du hameau de Fortunas à rejoindre la ferme de la Grappée.

Le cadastre Napoléonien de 1833 nous donne une superficie d’environ 15 hectares plantés de vignes.

Jusqu’au début XXème, des vignerons se succéderont sur ses pentes ensoleillées: René Fichepin, Mathurin Maillet-Rivière, Mathurin Maillet-Fournier, Hippolyte Maillet, Adrien Brillard, Auguste Ruau, Radet-Dorsemaine,Eugène Maillet,Pierre Huguet, Chevallier-Maillet,Eugène Leguet,Louis Chevallier,Rémy Courant,Léonard Maillet(également distillateur au village),Narcisse Maillet,Victor Presteille.

Lieux-dits du village évocateur d’un passé vinicole :

La Grappée, Le Clos du Gars, le Clos Meslier, le Clos Terrot, L’Auvergnat, Le Clos de l’Hospice, Le Clos Paty, la Cave aux Malades et deux cent mètres plus loin le Paradis, sans oublier le chemin rural des maisonnettes où des loges de vignes devaient être très probablement présentes. Ces constructions modestes servaient d’abri aux outils ou aux vignerons pour s’abriter, se nourrir et se reposer.

Datant du XVIIIème siècle, une statue de St Vincent est conservée en l’église paroissiale.

Représenté debout, tenant une grappe de raisin dans la main gauche et une faucille dans la main droite, elle était à l’origine en bois peint.

Malheureusement elle a subi les outrages du temps, restaurée tout dernièrement, maintenant elle trône fièrement à l’entrée avec St Jacques, également restauré.

Anciennement, la vigne s’étendait alors dans toute la vallée du Loir, de Pezou à St Firmin-des-Prés en passant par Lignières, où d’ailleurs la fête de la St Vincent est toujours présente.

Beaucoup de ces vignes ont disparu, d’autres se sont maintenues avec des vicissitudes.

Concernant les vignobles de Lisle, le premier déclin fut la traversée de la ligne de chemin de fer de Brétigny à Vendôme ouverte le 28 décembre 1865, traversant la partie basse du coteau, de Fortunas à rejoindre la ferme de la Grappée proche du grand viaduc.

Vingt ans plus tard, le redoutable fléau du Phylloxéra contaminera la commune. De multiples remèdes et traitements furent employés : l’insecticide Taugourdeau à base d’arsenic, le sulfocarbonate de potasse, le sulfure de carbone, difficiles et onéreux, ils ne permirent pas d’enrayer la maladie.

Toujours en 1885, une nouvelle maladie fait son apparition : le mildew, mais un remède d’une efficacité absolue, le sulfate de cuivre peut être opposé à ce redoutable fléau.

Avant l’arrivée du phylloxéra, les vignes étaient franches de pied, c’est-à-dire qu’elles étaient cultivées sur leurs propres racines, comme n’importe quelle plante agricole non greffée. Il s’agissait de l’espèce Vitis vinifera.

Le 13 août 1889 un arrêté ministériel sera pris en vue de recevoir et cultiver les cépages américains sur l’arrondissement de Vendôme.

Le Conseil Général du Loir & Cher organisera des conférences, dont une à Pezou le 24 novembre 1889, traitant les sujets : du greffage, des cépages américains et du minuscule insecte piqueur, le Phylloxera.

Une école de greffage vit le jour à Lisle en 1892/1893, encadrée par Mr Chaufournais.

Trois heures pendant 3 ou 4 dimanches consécutifs, les cours étaient donnés aux viticulteurs, décernant même un diplôme aux meilleurs greffeurs.

Des pépinières de vignes américaines verront le jours à Romorantin, Vendôme et Blois, Nozieux, fournissant des boutures (1er choix, 2ème choix et racinés) comprenant des ceps de : Riparia, Solonis, Vialla, Clinton, Taylor, York-Madeira, Rupestris, Noah, Othello, Jacquez , York, Elvira, Autuchon, Humboldt, et des champs d’expérimentation pour l’essai des nouveaux cépages ( alliant analyse des terrains et portes greffes), au Temple, à Thoré-la-Rochette, Villerable, Mazangé et Montoire en vue de greffer pineau, gamay, gros-Noir, Pineau d’Aunis, Grollot et Pineau blanc.

En 1895 aucune commune du département n’a été indemne de ce fléau.

Mais nombreux les vignerons ne sachant greffer correctement, reculent devant les dépenses occasionnées à la reconstitution de leurs vignobles.

Écrasé par la concurrence étrangère, par les droits de détail, par l’entrée d’octroi dans les villes, et pour finir, la surabondance de la récolte de 1893 vint à bout du vigneron du Loir & Cher, ruiné avant même que la vigne ne soit complètement détruite.

Lisle devait perdre 45 habitants de 1881 à 1891.

Les vignobles de Lisle furent arrachés en partie dans la seconde partie du XXème siècle, et les derniers vers 1990, remplacés par des terres agricoles et des bois.

Le degré moyen des vins ordinaires a été en Loir & Cher en 1891 de 6° et en 1892 de 7°.

Variétés locales vers 1890 : Gamay Fréau, Romorantin, Pinot blanc, Arbois, Cahors de Bougogne, Gamay Teinturier, Noir tendre, Brouillard, Gamay franc, Véret, Gris meunier, Meslier du Gastinais, Meslier blanc, Grolot St Marc, Pineau d’Aunis, Gris noir, Pinot noir, Gascon blanc, Bourgogne, Morillon, Côt, Lignage pinot rouge, Auvernat. Sources : revue du Conseil Général du L&C, archives et registre des délibérations communales

Pour  rendre  hommage  à nos anciens vignerons du village de Lisle, M. Aymeric  Marraud des Grottes  nous a fait don du vitrail de  St Vincent.  Il  figure   fièrement  à gauche dans  le  chœur de l’église depuis l’automne. Un grand Merci à notre bienfaiteur et à l’équipe de l’atelier du vitrail Résurgence en Vendômois.